Après trois courts métrages documentaires sur les mines d’or (et une arrestation au Bénin), le jeune Français Simon Panay, 29 ans, convaincu par Souleymane Drabo, retourne au Burkina Faso pour son premier long métrage. Pendant deux ans il se fond dans le paysage avec sa compagne, on s’habitue à sa présence et à celle de sa caméra. Le séjour est interrompu par la crise mondiale du coronavirus qu’il mettra à profit pour faire le montage.
Malgré son jeune âge, Opio s’impose tout de suite, avec l’intensité de son regard, comme le personnage central du futur film. Les contraintes familiales ont poussé l’adolescent à s’éloigner de sa famille, à franchir les 5 km qui séparent son village des mines, et à s’y embaucher pour tous les petits boulots en surface. Ballotté entre la fascination pour le métal animal et l’ambiance camaraderie de la mine, et le désir de sa famille qu’il apprenne un métier, Opio n’arrivera jamais à réunir les 53 € qu’il lui faut pour payer une année de scolarité de soudeur ; et un jour, alors qu’il n’a que 13 ans, il franchit la grande épreuve initiatique : descendre le puits de 250 m et y travailler.
La caméra de Simon Panay court après Opio l’infatigable, se pose sur les visages et les conversations du quotidien, et descend dans le puits avec Opio. On est envoûté nous aussi, par ce or introuvable et par la lumière et les couleurs du jour, par l’obscurité de la mine et celle des longues veillées de la nuit qui tombe sur les mines dès 18 heures, par le son -excellent- qui nous enveloppe, du marteau piqueur au fond à la chaîne et aux cliquetis de la bicyclette sur les sentiers de brousse...
Ce film est un vrai documentaire, ce n’est pas un pamphlet, ce n’est pas un film militant, c’est la dure réalité de notre monde d’aujourd’hui. À vous de vous l’approprier, d’y ajouter votre propre morale.
Filmographie :
– Ici, personne ne meurt (2016)
– Waiting for the (T)rain (2015)
– Drôle de guerre (2014)
– Le Poste-frontière (2013)
Souleymane Drabo, documentariste burkinabè
Filmographie :
– Le réveil de l’éléphant (2015)
Voir à ce sujet :
Un accident dans une mine d’or au Burkina Faso (RFI Mandenkan)
Langue
Le film est en VO sous-titrée en français. Dans cette région du Burkina, on parle le Lyélé. Ce sont des villageois du coin qui ont aidé pour la traduction des sous-titres.
pour aider Opio
cagnotte sur Leetchi