Que voir (ou pas) au Mali ?
Une itinéraire ne se réduit pas à ses parcours et à ses haltes ; c’est aussi le regard que l’on décide de poser, les rencontres auxquelles on se rend disponible ou que l’on sollicite.
A cet égard, vous avez peut-être été séduits par la vision qu’a donné du Mali l’émission "Faut pas rêver" diffusée cet été 2010 sur France 3. Ne vous attendez pas cependant à pouvoir aller, comme Jean Rouch, à la chasse à l’hippopotame ("Mali" en langue bambara).
Un voyage est aussi celui que l’on fait dans sa tête.
Notre parcours rêvé - le beau voyage que l’on fait toujours AVANT de partir - ignorait l’Ouest et la région de Kayes (et ses mines d’or) et le sud luxuriant (Sikasso), et passait par Tombouctou, où nous devions nous rendre en pinasse, puis fonçait vers le pays Dogon, mythique objet de nos lectures de Marcel Griaule (Dieux d’eau).
www.petitfute.com/voyage/216-mali
Notre parcours réel - celui que nous avons négocié avec les dures contraintes de la réalité - a éliminé Tombouctou de l’horizon. Non pas à cause des recommandations de la diplomatie française qui la mettait en "zone rouge" (ruinant l’hôtellerie et l’artisanat local). Plus prosaïquement, la longueur du voyage en pinasse, les dates de rotation de l’unique bateau remontant jusqu’à Gao, nous auraient rendu prisonniers de la ville sainte trop longtemps, et empêché d’aller en pays Dogon, ou forcé à un retour précipité et risqué sur Bamako. Et puis nous étions alors déjà passés par Djenné, l’ancienne ville sainte et sa mosquée entourée des eaux ; nous préférions passer plus de temps en pays Dogon (3 jours, ce fut trop bref !), et compenser par une journée en pinasse à la découverte des villages peuls et bozos le long du Niger près de Mopti, à la recherche de potières...
Notre parcours, en trois semaines, fut donc :
Bamako (musée et différences rencontres) - Ségou (son Festival sur le Niger, ses bogolans) - Djenné - Mopti - Bandiagara et Sanga (Pays Dogon)
et retour Mopti (ballade sur le Niger), San, Ségou (ses villages de potières, les villages anciens de la région, barrage de Markala), et enfin Bamako (hélas, retour à Paris)
Dra nous aurait bien emmené plus loin, y compris vers le Burkina Faso, la Guinée, la Côte d’Ivoire... comme il l’a fait pour d’autres de ses amis visitant régulièrement le Mali, mais le temps manquait !
Quels guides ?
Nous sommes partis, après bien des hésitations, avec
– l’inévitable (?) Guide du Routard www.routard.com/guide/code_dest/mali.htm
– MALI "the natural guide" - en français malgré le sous-titre - que nous avons préféré. www.viatao.com/content/mali
quelque part entre Ségou et Djenné
Voyager n’est pas si facile pour les maliens
Mais le voyage peut aussi commencer ici même à votre porte.
– Comme dans ce petit village de Bretagne ou a été tourné l’excellent "Rendez-nous nos maliens"
– ou comme à Montreuil, ou rue du Retrait à Paris 20°,... : n’hésitez pas à pousser la porte de ces foyers de travailleurs maliens ; certains d’entre eux, faute d’avoir pu obtenir des papiers, n’ont pas revu femme en enfants depuis parfois 10 ans ou plus. Peut-être pouvez-vous leur ramener des photos !