MALI PENSE

"Honni soit qui mal y pense" ? Non ! Heureux soit qui "Mali" pense, car c'est un beau voyage qui l'attend...

Accueil > No Manani > Europe / Mali : Livre vert sur une stratégie européenne en matière de (...)

Europe / Mali : Livre vert sur une stratégie européenne en matière de déchets plastiques dans l’environnement


Les préoccupations sont forcément différentes entre l’Europe et le Mali quand aux dangers des plastiques au quotidien et à leurs possibilités de traitement (voir notre projet No Manani). Par exemple l’Europe est ici concernée par leur ingestion par les animaux marins et par la pollution marine en général. Le Mali n’a pas accès à la mer, mais la mortalité du bétail terrestre - due à ce facteur seul - est déjà importante, et la pollution du fleuve Niger, mer intérieure qui le traverse de part en part, déjà fort avancée ! Il n’est donc pas inutile de profiter de la publication de cette étude pour envisager ce que devrait être une réponse globale à cette menace globale.*

illustration : bords du Bani à San, berges polluées par les sacs plastiques

source : CNIID

La Commission européenne (CE) a publié le 7 mars un Livre vert sur une stratégie européenne en matière de déchets plastiques dans l’environnement , en consultation jusqu’à début juin 2013.

A travers 26 questions, ce Livre vert interroge les Européens sur les mesures à prendre pour limiter l’impact des déchets plastiques sur l’environnement et dresse un constat relativement complet de la problématique tant d’un point de vue sanitaire que d’un point de vue de la préservation des ressources naturelles.

La CE note ainsi que si les matières plastiques sont entièrement recyclables, seulement 21,3% des déchets plastiques produits en Europe en 2008 ont été recyclés. L’une des causes mises en avant est "la multitude des additifs utilisés dans la production [qui] peut constituer un obstacle majeur pour le recyclage (…) ou déboucher sur un "sous-cyclage" plutôt que sur un recyclage tout au long du cycle de vie". Dès lors, "une moindre utilisation de substances dangereuses dans les matières plastiques permettrait d’augmenter leurs possibilités de recyclage", mais aussi de diminuer les risques sanitaires liés à la présence de perturbateurs endocriniens parmi ces additifs, qui "s’accumulent dans les tissus corporels, avec des effets potentiellement cancérigènes et mutagènes".

La CE appelle notamment à réfléchir au cas des déchets d’emballages, qui "représentent 63% du total des déchets plastiques produits" et pour lesquels la matière plastique est utilisée "comme produit bon marché, qui n’est le plus souvent pas réutilisable ou dont la réutilisation n’est pas prévue". Si en matière d’éco-conception la CE ne propose que des actions volontaires, elle reconnaît, pour la première fois dans une communication officielle, l’existence de "l’obsolescence technique ou programmée" et préconise d’agir contre ces "conceptions [qui rendent] la réparation des produits en matière plastique non rentable ou même techniquement impossible". Mais le principal cheval de bataille reste la "prolifération de produits jetables à usage unique et à brève durée de vie", à commencer par les sachets plastiques qui "contribuent inutilement au volume de déchets plastiques présents dans le milieu marin", une pollution qui constitue pour les auteurs du Livre vert "l’un des problèmes environnementaux les plus critiques à l’échelle planétaire". Recycler, d’accord, mais réduisons d’abord… et ce n’est pas faute de l’avoir dit et répété !

Concernant les mauvaises performances de recyclage des plastiques des Européens, la CE pointe du doigt "un net contraste entre les exigences législatives [liées à la hiérarchie européenne des déchets] et les pratiques actuelles de gestion des déchets". Au vu de la disparition du terme "incinération" au profit de celui de "valorisation énergétique", la CE semble oublier une fois de plus que tous les incinérateurs européens ne peuvent prétendre à ce statut. Elle montre par contre que la "valorisation énergétique" des plastiques semble largement privilégiée, à l’image de l’Allemagne "où 60% des déchets plastiques sont actuellement incinérés" au détriment du recyclage. Pour modifier ce rapport de force, la CE préconise l’utilisation d’instruments économiques comme les taxes environnementales pour éviter qu’une interdiction de mise en décharge ne crée "un "appel d’air" en faveur de la valorisation énergétique", au détriment du recyclage. Ces considérations viennent légitimer, s’il en était besoin, la victoire des associations qui ont obtenu du Grenelle de l’environnement que l’incinération soit soumise à la Taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) et le travail que fait le Cniid depuis plus d’un an au sein du Réseau action climat pour promouvoir une fiscalité écologique et incitative sur les déchets.

source : http://cniid.fr/Livre-vert-sur-les-...

référence : http://ec.europa.eu/environment/was...


* L’auteur est parfaitement conscient du caractère "décalé" que peuvent avoir ces préoccupations concernant le Mali étant donné la situation actuelle du pays et il s’en excuse. Les passages sont soulignés par nous.

mardi 9 avril 2013

NB: Pour un message en privé à l'auteur, envoyer un email à : contact@mali-pense.net

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

ConnexionS’inscriremot de passe oublié ?

SPIP | contacter mali-pense.net | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
Radios