L’innovation majeure de cette année a été la délocalisation de l’événement et son couplage avec la campagne nationale de reboisement.
La 15è édition de la Quinzaine de l’environnement s’est ouverte hier, jeudi, à Ségou, dans la salle des spectacles « Mieru Ba » qui a refusé du monde pour l’occasion. La cérémonie, présidée par le Premier ministre Moussa Mara, s’est déroulée en présence de plusieurs membres du gouvernement dont le ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement, Abdoulaye Idrissa Maïga, organisateur de l’événement. Etaient également présents, le gouverneur de la région de Ségou, Thierno Bocar Maïga, l’ambassadeur de Suède, Mme Eva Emnéus, chef de file de partenaires techniques et financiers (PTF) dans le domaine de l’environnement, de nombreux responsables des services techniques de l’Etat chargés des questions environnementales. Les médias nationaux et internationaux étaient également mobilisés pour l’événement.
Catégorie : General
Posté par : mkornio
Quinzaine de l’environnement : SEGOU, CITE DES BALANZANS ET CAPITALE DE L’ECOLOGIE
L’innovation majeure de cette année a été la délocalisation de l’événement et son couplage avec la campagne nationale de reboisement
La 15è édition de la Quinzaine de l’environnement s’est ouverte hier, jeudi, à Ségou, dans la salle des spectacles « Mieru Ba » qui a refusé du monde pour l’occasion. La cérémonie, présidée par le Premier ministre Moussa Mara, s’est déroulée en présence de plusieurs membres du gouvernement dont le ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement, Abdoulaye Idrissa Maïga, organisateur de l’événement. Etaient également présents, le gouverneur de la région de Ségou, Thierno Bocar Maïga, l’ambassadeur de Suède, Mme Eva Emnéus, chef de file de partenaires techniques et financiers (PTF) dans le domaine de l’environnement, de nombreux responsables des services techniques de l’Etat chargés des questions environnementales. Les médias nationaux et internationaux étaient également mobilisés pour l’événement.
C’est au maire de Ségou, Ousamane Karamoko Simaga, qu’est revenu l’honneur de souhaiter la bienvenue aux illustres hôtes au nom des habitants de la capitale de Balanzans qui recevait pour la première fois la Quinzaine de l’environnement. Après avoir fait observer une minute de silence à la mémoire des victimes des récentes violences de Kidal, l’édile a assuré ses hôtes de la pleine disposition de sa ville pour le bon déroulement des activités. Il a ensuite saisi l’occasion pour attirer l’attention des pouvoirs publics et des populations sur l’aspect global des effets de la dégradation de l’environnement.
Chaque année, et cela depuis 15 ans, le ministère en charge de l’environnement à travers l’Agence pour l’environnement et le développement durable (AEDD), en collaboration avec ses partenaires techniques et financiers, organise la Quinzaine de l’environnement, un événement multidimensionnel qui célèbre à la fois, la Journée mondiale de l’environnement, le 5 juin, et la Journée internationale de lutte contre la désertification, le 18 juin. La Quinzaine de l’environnement permet de jeter un regard critique sur les problématiques environnementales et d’intensifier la sensibilisation du public sur l’importance et la nécessité d’un changement de comportement, indispensable à la survie de nos forêts et au maintien d’un cadre de vie sain.
L’institution de la Quinzaine de l’environnement, selon le chef de file des PTF, est une illustration du grand intérêt de l’Etat malien pour les questions environnementales. Mme Eva Emnéus a estimé que les thèmes choisis cette année s’intègrent harmonieusement dans la situation que nous vivons. La Journée mondiale de l’environnement a pour thème : « Les terres appartiennent aux générations futures ». Tandis que la Journée internationale de lutte contre la désertification est célébrée sous le thème : « Elevez votre voix, pas le niveau de la mer ». Pour la diplomate suédoise, « la terre est malade et les activités humaines perturbent le système de régulation climatique de la planète ». Fort heureusement, se réjouira-t-elle, le débat sur la réalité ou non des changements climatiques est terminé. « Si nous parvenons à puiser dans notre savoir, dans les profonds réservoirs de la sagesse humaine qui se sont formés il y a des milliers d’années, ainsi que dans notre incomparable faculté de prévoyance, alors nous pourrons instaurer un système viable en une ou deux générations », a-t-elle développé.
D’année en année, les organisateurs de la Quinzaine apportent des innovations, propres à améliorer la portée des messages de sensibilisation. C’est ainsi que l’édition de Ségou, en dehors de la délocalisation, intègre les activités de la campagne nationale de reboisement et la tenue pour la première fois, d’un symposium sur le thème du partenariat public-privé en matière de gestion des forêts et des aires protégées.
AU DELA DES DISCOURS. La campagne nationale de reboisement 2014 s’inscrit dans une démarche participative basée sur la contribution de qualité des partenaires, mais aussi sur l’apport des médias, de l’armée, des collectivités locales et de la société civile, a indiqué le ministre Maïga qui a révélé qu’il est prévu cette année de produire 54 330 556 plants, toutes espèces confondues et de collecter 286 000 noix de rônier en privilégiant les essences locales. Les activités concerneront également la réalisation de 116 776 ha de plantations tous types confondus dont 9 840 ha de mise en défens.
La campagne prévoit aussi la réalisation de 51 530 mètres de cordons pierreux et la restauration de 200 ha de sites miniers. « En affichant ces objectifs chiffrés à atteindre, nous mettons volontairement la barre très haut pour marquer notre détermination à aller au delà des discours sur l’état de dégradation de notre environnement », a expliqué Abdoulaye Idrissa Maïga, avant d’ajouter qu’il est temps et grand temps de privilégier l’action. Il a engagé en conséquence, le service des Eaux et Forêts à davantage de vigilance dans la conduite des actions de reconstitution de notre couvert végétal.
En livrant son constat général sur la situation de l’environnement dans notre pays, le Premier ministre a regretté que d’immenses ressources financières sont régulièrement englouties dans des projets de protection de l’environnement sans impact réel. « Notre pays, en plus d’être un grand consommateur, est le fournisseur de nombre de ses voisins en charbon de bois en provenance de nos forêts, a-t-il déploré. Il faut que ce désastre cesse. »
De son point de vue, la solution réside d’abord dans la volonté politique de sauvegarder notre patrimoine forestier. Les agents de protection et de surveillance doivent être présents sur le terrain et jouer pleinement leur rôle de servir l’Etat et non leur propre personne, a souligné Moussa Mara pour qui les maires doivent avoir comme priorité la sauvegarde du patrimoine forestier et non la spéculation foncière.
« Les autorités de police et de justice doivent à leur tour, veiller au strict respect de la loi et à l’application des sanctions face aux comportements répréhensibles », a instruit le chef du gouvernement qui a exhorté l’ensemble des citoyens à agir sur le terrain pour faire changer les comportements. « Chacun sera mis désormais devant sa responsabilité pour la tâche qui lui est confiée », a-t-il averti.
Déjà, comme début de solution, préconisera-t-il, chaque commune doit disposer d’une superficie qu’elle doit entretenir et exploiter pour ses besoins en bois énergie. Aussi, il faudra intensifier la promotion de l’usage du gaz butane aussi bien dans les villes que dans les villages, la lutte contre les feux de brousse, l’interdiction de la coupe abusive et anarchique du bois. « Nous devons sortir des incantations et agir, mais aussi rompre avec l’improvisation pour aller vers un développement réel et durable », a recommandé Moussa Mara en invitant les ménages, les GIE d’assainissement et les collectivités à faire de l’assainissement et de l’amélioration du cadre de vie, un mode de comportement dans la bonne gestion de nos déchets liquides et solides.
Les actions de sensibilisation doivent contribuer à faire du secteur de l’environnement, une véritable opportunité de développement qui est à saisir et qui reste à bien exploiter. C’est à cela que la Quinzaine doit aider, en portant la problématique de l’environnement à l’attention du grand public, par diverses actions de communication, dont l’exposition des savoir-faire en matière de protection de l’environnement dans des stands tenus par des services publics, des particuliers. Une visite de ces stands par le Premier ministre a mis fin à la cérémonie.
Envoyé spécial
C. A. DIA
___
Voir à ce sujet : www.zanbal.net