Retour aux sources... ou, pour nous, première visite à la source de notre inspiration pour ce projet "No Manani" : L’usine de traitement de plastiques de Sévaré. Une projet de la Fondation Aga Khan qui a permis de paver un quartier de Mopti pour l’instant (le pavage d’un autre quartier est prévu prochainement). Notre projet s’appuiera sur cette expérience, avec l’appui de M. Zana KONE. Voir notre première présentation : Sacs-Plastiques
Entre ce quartier propre et joyeux de Mopti (remarquez les pavés au sol)...
et l’usine de Sévaré, quelques 18 kilomètres...
300 mètres de pistes plus loin, en plein vent, un étrange atelier fume dès 8 heures du matin.
Que se passe-t-il ici ?
D’abord on voit arriver d’étranges chargements, sacs énormes, contenu léger (enfin, ça dépend...) : des balluchons de sacs-plastiques que les habitants de Mopti et de Sévaré ont ramassé dans la semaine.
ici on pèse les balluchons : le poids est noté dans la calculette du téléphone portable... Le nombre de kilos se cumule. A la fin, la personne qui apporte sera payé 50 F CFA le kilo.
Oh voilà un sacré gros sac bien balèze, ça va pas être facile à peser !
Ce monsieur a apporté cette semaine 840 kg. Il repart avec plus de 42.000 F CFA... C’est plus que la paye d’un fonctionnaire.
Nous voilà donc avec un bon tas de plastique. C’est Noël, il y en a peu... 2 Tonnes ; d’habitude c’est plutôt 4 Tonnes par semaine.
Maintenant il faut ranger tout ça. Non compressé, ça prend vraiment de la place. Mais ici, il y en a !
Pour aller plus vite, tout le monde s’y met, en musique !
ÂMES SENSIBLES N’ALLEZ PAS PLUS LOIN
ICI COMMENCE LE DOMAINE DES NOUMOUS (forgerons) DU PLASTIQUE
Les sacs plastiques vont être fondus dans cette joli marmite encastrée au dessus d’un joli four en banco (terre brute).
Le combustible : ... des sacs-plastiques !
donc on charge : le four en sacs plastiques, la marmite en sacs plastiques... la fonte commence et quelques flammèches s’en mêlent.
D’où la belle fumée noire qu’on aperçoit en approchant du site...
On touille bien - ah ! un pavé était tombé dedans (mis sur le tas pour l’empêcher de s’envoler)
On utilise aussi cette jolie tige torsadée, surtout quand on a commencé à ajouter un peu de sable pour commencer à "éteindre" la lave de plastique en fusion.
On commence à mettre un peu de sable au début. Noter ici le port du masque à gaz... Ce n’est pas tout le monde qui aime porter ça :
à noter le beau panache de fumée blanche au moment ou le sable, humide, arrive au contact de la "lave". Vapeur d’au. Seulement ?
la pâte commence à être assez consistante, pour ne pas dire appétissante, n’est-ce pas ?
pardon pour la radio tonitruante mais ça fait partie de l’ambiance détendue et souriante qui règne ici, ça contribue à la bonne humeur, comme le thé.
le thé : vous l’avez vu ? Amor amor amor ...
On commence à charger en sable, les choses sérieuses commencent.
LE DOMAINE DES ATHLETES, LES VRAIS
Où l’on malaxe le mélange plastique fondu et sable à la pelle. J’ai essayé de prendre la pelle. Pas longtemps. Au début, rien ne bougeait, sauf les rictus sur ma face...
Allons-y, la pelle attend ! An ka taa !
ça a l’air facile, comme ça ...
il faut avoir... la foi !
LE MOULAGE DES PAVES A LA PRESSE VIBRANTE
Un p’tit coup de nettoyage, la presse attend son chargement de sable goudronneux au plastique...
ouvrir les moules, bien remplir, tasser, puis actionner les pistons... des pavés parfaitement formés !
ET LES PAVES PARTENT VERS LE STOCK, PRETS POUR LE PAVAGE D’UN NOUVEAU QUARTIER DE MOPTI
Un stock bien rangé
Un "mètre-carré" de pavés
Les mêmes "in situ" dans le quartier Komoguel, le quartier de la mosquée à Mopti : deux variantes sorties de la même usine.