Timbuktu Fasso [2] | Tombouctou, mon pays |
ko o ye ne faso ye | - c’est mon pays [3] |
N balimalu Tonbuktu ye ne faso ye | Mes amis [4], Tombouctou c’est mon pays |
mmm ko o ye ne faso ye | - c’est mon pays |
Sinjilu , Tonbuktu ye ne faso ye | Mes frères et sœurs [5], Tombouctou c’est mon pays |
ko denmisɛnnu bɛ kasi la Ala | - les enfants sont en pleurs , Alla |
badenya, badenya dugu ye Tonbuktu ye | Mes frères et sœurs [6], notre terre c’est Tombouctou |
Sinjiya, Sinjiya dugu ye Maliba ye | Mes frères et sœurs, notre terre c’est le grand Mali |
yankalu yan ye ne faso ye | gens d’ici, c’est ici mon pays |
oo bo oo boo ooo | oo bo oo boo ooo |
ko o ye ne faso ye | - c’est mon pays |
n balimalu Maliba ye ne faso ye | Mes frères et sœurs, le grand Mali c’est mon pays |
aw bɛ kasi la mun na | Vous êtes en pleurs, pourquoi ? |
denmisɛnnu bɛ ka si la mun na | Les enfants sont en pleurs, pourquoi ? |
aw bɛ kasi la mun na | Vous êtes en pleurs, pourquoi ? |
kamalennu bɛ kasi la | Les jeunes gens sont en pleurs |
Maliba —don dɔ be se — | Le grand Mali un jour vaincra |
ko yan ye ne faso ye | - c’est ici mon pays |
nba | nba |
N Sinjilu Tonbuktu ye ne faso ye | Mes Frères et sœurs, Tombouctou c’est mon pays |
ko siniɲɛsigi jɔrɔ de bɛ an na | L’inquiétude de l’avenir est en nous |
N ko denmisɛnnu bɛ kasi la yen | - Les enfants sont en pleurs là-bas |
denmisɛnnu bɛ kasi la yen mun na | Les enfants sont en pleurs là-bas, pourquoi ? |
aw ye hami na mun na yen | Vous êtes dans les soucis, pourquoi là-bas ? |
aw kana kasi la Ala | Ne soyez pas en pleurs, Alla |
Maliba don dɔ - bɛ se - - | Le grand Mali un jour vaincra |
aw bɛ - aw bɛ kasi la yen mun na yen | Vous êtes – vous êtes en pleurs là-bas pourquoi là-bas ? |
N ko anw bɛ kasi la eee mun na n ba eee Ala | - vous êtes en pleurs là-bas pourquoi Alla |
n ko denmisɛnnu bɛ kasi la yen Ala | - les enfants sont en pleurs là-bas Alla |
Maliba n ko don dɔ bɛ se | Le grand Mali, je le dis, un jour vaincra |
Écouter ce passage de l’émission L’Afrique enchantée de France Inter du dimanche 25 janvier 2015 (à partir de la minute 14)
– Fáatumata Jáwara (Fatoumata Diawara) est née en Côte d’Ivoire, de parents maliens, en 1982. Dès l’enfance, elle danse dans la troupe de son père ; elle rencontre un grand succès en exécutant l’extravagante danse didadi du Wassoulou, région frontalière à cheval sur le Mali, la Guinée et la Côte d’Ivoire. Jeune fille énergique et têtue, elle refuse à l’âge de 12 ans de retourner à l’école, ce qui décide ses parents à l’envoyer – c’est une tradition africaine – vivre chez une de ses tantes au Mali, à Bamako. Elle ne reverra pas son père ni sa mère pendant près de dix ans.
Sa tante était une actrice. Au bout de quelques années, Fatou se retrouve sur un tournage, en charge de l’enfant de sa tante. C’est alors que le cinéaste, Adama Drabo, la remarque, captivé par la beauté adolescente de Fatou, et lui donne une rôle dans Taafe Fanga (Le pouvoir du pagne, 1996).
Puis elle rencontre Cheick Oumar Sissoko qui lui donne un rôle principal dans La Génèse (1999, le film dont le DVD reste introuvable...)
C’est à l’âge de 18 ans qu’elle monte à Paris, pour jouer dans Antigone, une adaptation de Jean-Louis Sagot-Duvauroux en collaboration avec Habib Dembélé et le Mandeka Théâtre du Mali aux Bouffes-du-Nord, pièce qui tourne ensuite en France).
De retour au Mali, elle se voit offrir le rôle principal dans le film de Dani Kouyaté, Sia, le rêve du python (2001).
Pour beaucoup au Mali, en Guinée, au Sénégal et au Burkina, Fatou est avant tout Sia !
Les offres de rôle affluent mais la famille de Fatou veut la voir installée et mariée, et la force même à annoncer en direct à la télévision qu’elle arrête là sa carrière cinématographique.
En 2002, Jean-Luc Courcoult, fondateur de la troupe de théâtre Royal de Luxe, vient à Bamako lui proposer un rôle. Mais au Mali une femme non mariée est traitée comme une mineure et ses parents refusent. Tourmentée, Fatou prend finalement sa décision : elle s’enfuit et réussit à embarquer sur un avion pour Paris, échappant de peu à la police à qui l’on a signalé un "enlèvement". Au cours de ces 6 années avec le Royal de Luxe, Fatou passe de rôle en rôle et voyage beaucoup en Europe, mais aussi au Mexique, au Vietnam...
Pendant les répétitions et les moments de relâche, elle a pris l’habitude de se relaxer en chantant dans les coulisses. Le directeur le remarque et lui offre bientôt un rôle de solo. Encouragée par le public, elle y prend goût et commence à chanter dans les clubs et cafés parisiens. C’est là qu’elle rencontre Cheick Tidiane Seck qui l’invite à retourner avec lui au Mali pour travailler sur deux projets qui recevront les honneurs des "Grammy awards", Seya (avec Oumou Sangaré) et "Red Bridge" (avec Dee Dee Bridgewater). La sortie des albums l’entraîne pour de nouveaux tours du monde comme chanteuse et danseuse.
De retour en France, elle prend en 2007 le rôle de "Karaba la sorcière" dans la comédie musicale Kirikou et Karaba, sur les conseils de Rokia Traoré qui a déjà travaillé, avec Youssou N’Dour, sur la musique des dessins animés de Michel Ocelot. C’est également Rokia qui l’incite à se mettre à la guitare. Elle raconte en souriant : "Une fille malienne avec une guitare acoustique, c’était une chose à la fois merveilleuse et audacieuse. Pourquoi la guitare serait-elle réservée aux hommes ?". Elle apprend par elle même et se met à composer.
C’est alors qu’elle décide de se consacrer entièrement à sa passion, la musique. Elle s’attaque à la création d’un album, se frotte aussi aux percussions, présente ses démos, et signe finalement avec World Circuit grâce à l’introduction d’Oumou Sangaré.
Depuis le succès de KANOU (2011) Fatoumata n’arrête pas de tourner avec son orchestre ainsi qu’avec Damon Albarn, Tony Allen et Flea (’Rocket Juice and the Moon’ project). L’album FATOU sort en Mars 2012.
Elle n’en a toutefois pas vraiment terminé avec le cinéma, où elle joue de plus en plus des rôles de chanteuse, depuis « Il va pleuvoir sur Conakry » de Cheick Fantamady Camara (2008), « Encourage » de Eleonora Campanella, « Ni brune ni blonde » d’Abderrahmane Sissako (2010) ou encore « Les Contes de la nuit » de Michel Ocelot pour sa voix... jusqu’à Timbuktu d’Abderrahmane Cissako (2014).
Liens
http://www.fatoumatadiawara.fr/#!ab...
http://www.worldcircuit.co.uk/#Fato...
http://www.africultures.com/php/ind...
http://amisdumali.com/pages%20musiq...
Messages
1. Timbuktu Fasso, de Fatoumata Diawara, 1er février 2015, 19:59, par marilou
Merci Jean-jacques encore une fois pour toutes ces informations, ravie que tu ai intégré l’émission de RFI
à bientôt